
Ca y est, c'est bientôt le jour J!! Je suis évidemment inquiète et anxieuse mais je suis soulagée que tout soit bientôt fini. Je pourrai bientôt avoir une vie un peu plus normale, marcher longtemps, danser, aller aux toilettes sans douleur, faire l'amour, faire des randos, du sport, de l'escalade. J'ai peur mais j'ai hâte! La tempête avant le calme..

L'opération se fait par coelioscopie. Quatre incisions sont faites. Une au niveau du nombril pour gonfler le ventre et avoir une vue dégagée. Les trois autres en bas du ventre pour laisser passer les outils.
Je suis donc arrivée à l'hôpital la veille de l'opération (le 25 janvier). Les admissions au CHPG se font jusqu'à 15h30. Il faut donner les derniers papiers (notamment le consentement à l'opération). Après avoir réceptionné le bracelet, on pose les affaires dans la chambre. Une infirmière passe prendre la tension et explique les dernières étapes: ce soir, rasage complet des parties intimes et avant demain: douche à la Betadine, ne plus manger à partir de minuit...)
Mon opération se fera demain à 8h20.
Il m'est conseillé de dormir vers 22h30 avec la prise d'un anti-anxiolotique à 22h dernier délai.
Jour J

Lever 5h40 pour prendre la tension, battements du coeur par minute et taux d'oxygene. 12.5 , 110bpm, 100%. Comme un jour d'opération!
Douche complète à la bétadine. Cheveux inclus (dur à brosser mais ils sont superbes après). Et brossage de dents évidemment. Bien se sécher pour pouvoir mettre les bas appropriés (ils montent jusqu'a mi cuisses et s'arretent avant les orteils).
Un dernier anti-anxiolique en buvant le moins d'eau possible pour rester a jeun. Les anti-anxiolitiques peuvent être prescrits par l'anesthésiste dans certains cas.
Quelqu'un vient ensuite pour déplacer le lit (et moi dedans) jusqu'à un sasse avant de passer au bloc. Sous les draps et une couverture chauffante, j'enlève ma robe d'hôpital puis, bien agrippée aux draps pour me couvrir, je me déplace sur la table d'opération. On m'emmène au bloc. Les infirmiers ont été très humains et ont veillé à ce que je ne sois pas distraite par cet environnement un peu anxiogène. Je me suis donc concentrée sur les gens autour de moi et pas leurs masques, le fait qu'on me tenait la main plutôt que le cathéter qui me rentrait dans le bras. C'est stressant, terrifiant mais il est très important de se concentrer sur les bonnes choses. Au moment où on me montre le masque qu'on va me mettre pendant l'opération, je m'endors.

Je rouvre les yeux en salle de réveil, comme s'il n'y avait rien eu entre temps. J'entends l'infirmier me parler, je comprends que l'opération est passée. Ca y est, c'est fait! On me remmène dans la chambre. Je suis incapable de me rappeler si j'ai mangé! Aucune douleur pour le moment. Un grand soulagement: pas de poche pour les matières fécales (cela faisait parti des risques, infime et temporaire mais tout de même). Je donne des nouvelles à mes proches mais je me rends vite compte qu'il est difficile de parler. L'opération se faisant par coelioscopie, il reste souvent quelques gaz qui se déplacent. J'en sens sous les côtes droites et à l'épaule droite. Les gaz de la coelioscopie sont plus douloureux que le ventre. J'ai aussi l'interdiction de me lever seule car je peux être encore un peu sous l'effet de l'anesthésie. La sonde urinaire est gênante. Elle donne la même sensation qu'une cystite: une envie de faire pipi en permanence. Heureusement, on me l'a enlevé dans la soirée.
La première nuit fut difficile. Beaucoup de douleurs malgré la perf et le nombril tire particulièrement.
Le matin j'ai eu le droit à une prise de sang et une piqure pour éviter de faire une phlébite. J'ai appelé un infirmier pour m'aider à me lever et aller aux toilettes et j'ai fait un malaise. Plein de raisons possibles: douleurs, anesthésie, manque de sommeil, taux d'hémoglobines trop bas d'après les résultats de la prise de sang...

Les malaises sont faciles et fréquents les premiers temps. En se levant, en s'asseyant, en faisant sa toilette, en allant aux toilettes... Il ne faut rien lâcher et ne pas hésiter à appeler un.e infirmier.e, même pour les petites choses. Il n'y a pas de petites victoires dans ces moments. Il faut ne rien lâcher tout en étant conscient qu'on est pas en forme, essayer de se lever mais en appelant quelqu'un pour le faire. Prendre son temps.

Se réveiller avec un corps changé peut être choquant aussi. Je suis fine et j'ai un ventre plat. La première fois que j'ai fait ma toilette, me voir debout, nue, avec beaucoup de pansements et un ventre aussi gonflé qu'informe m'a perturbée sur le coup. Mais il faut tenir. C'est temporaire.

C'est une étape avant la vie d'après, la vie normale.
Les prises de sang se font jusqu'à la

veille du départ et les piqures se finissent le jour J en fonction de l'âge de la patiente. Les bas sont à porter en permanence et, toujours en fonction de l'âge de la patiente, jusqu'à une semaine après l'opération sauf pour dormir.
Comme vous le voyez il n'y a pas nécessairement de points de suture. J'ai pu enlever les pansements 4 jours après l'opération pour découvrir un travail très soigné et mes futures cicatrices qui ne se verront probablement pas.
La petite liste des interdits pendant le mois qui suit l'opération:
- pas de rapports sexuels (du moins pas de pénétration)
- qui dit pas de pénétration dit pas de tampon ou de cup!
- pas de bain (on oublie la baignoire, la piscine et le bain quelques temps)
- pas de sport (même quelque chose de soft comme le yoga, donc pas de vélo ou de longue marche non plus)
- éviter les escaliers
- ne pas porter plus d'un pack d'eau et encore!
Les premières règles
Déjà moins de douleur! Mais c'est tout à fait normal d'en avoir. Il ne fut pas s'en faire: ça ne veut pas dire que l'opération était vaine! La "vie normale" ne reprend pas immédiatement. J'ai eu des crampes, mal à dos un peu moins mais assez pour avoir besoin de médicaments. Mes règles étaient un peu spéciales. Elles ont duré plus longtemps mais sont restées légères. Elles sont arrivées tôt après l'opération: seulement une semaine et demi après, ce qui a probablement fait durer les douleurs, même si elles étaient moindres par rapport à avant. La texture très épaisse et "cailloteuse" était surprenant voire inquiétante mais on m'a confirmé que c'était normal.
La première semaine n'était pas une partie de plaisir. Un peu de mal à dormir, à trouver une position confortable, du mal à se tourner dans le lit. Je n'ai pas pu mettre de jean avant 1 semaine et demie - deux semaines parce que ça appuyait systématiquement sur le nombril qui restait bien sensible. La douleur finit par devenir une sensibilité, une gêne, comme pour un hématome récent.
Petit à petit j'ai commencé à entrevoir ma future vie: de moins en moins de douleur. La bouillotte est restée ma meilleure amie après les balades, m'a accompagné pendant les premières règles mais j'ai arrêté le Doliprane assez rapidement.
Pour les cicatrices je mets la crème cicatrisante cicaplast de Laroche Posay matin et soir
RDV post op 1 mois après

Un mois après l'opération j'ai eu un rendez-vous de compte-rendu. Le gynécologue vérifie la cicatrisation externe et, dans certains cas, interne par toucher. Pas d'échographie ou d'IRM du coup. On a simplement discuté de comment j'avais vécu le post op (douleurs, règles etc). Bilan? Tout se passe à merveilles et je suis de nouveau autorisée à reprendre une vie normale à mon rythme bien sûr! Les interdictions précédemment citées sont levées!
Courage à vous si vous passez par là et bravo aux endogirls ❤
Je tiens particulièrement à remercier le Dr. Doucède qui m'a suivie depuis le début et l'équipe du CHPG qui s'est montrée d'une humanité sans faille et d'un grand professionnalisme
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